Château-Thierry - Hôtel-Dieu

Hôtel-Dieu de Château-Thierry

Fondé en 1304 par Jeanne de Navarre, épouse du Roi de France Philippe IV dit le Bel, l’Hôtel-Dieu a pour vocation de « sustenter, médicamenter, panser et soigner ». Il accueille des pauvres, des infirmes, des pèlerins, des orphelins et des misérables. Des religieuses augustines cloitrées s’en occupent. Après la mort de la fondatrice, l’Hôtel-Dieu a peu de ressources. Sa précarité augmente en raison de la Guerre de Cent ans et des épidémies.
En 1682, Anne de La Bretonnière est nommée Prieure par le Roi. Son oncle Pierre Stoppa, Colonel du Régiment des Gardes Suisses de Louis XIV, et sa femme, Anne de Gondi, deviennent d’importants bienfaiteurs. Les bâtiments sont agrandis et richement décorés grâce à eux.

Il y a alors treize religieuses, un chapelain, un médecin, un chirurgien, un sacristain et deux servantes pour 15 lits. Il compte 23 lits à la fin du XVIIe s., puis 40 en 1750 et 21 en 1783.

Sous la Révolution, l’établissement est renommé « Maison d’Humanité ». Les religieuses Augustines refusent de prêter serment à la Constitution civile du Clergé, elles sont éloignées vers Soissons. Marie-Anne Déon, une employée de l’apothicairerie, obtient la garde du Trésor de l’Hôtel-Dieu. Des Sœurs congrégantines remplacent les Augustines mais elles ne sont pas chargées des soins qui sont réalisés par des médecins laïcs.

Après le Concordat de 1801, les Augustines reviennent à l’Hôtel-Dieu en tant qu’aides-soignantes et  sont chargées de l’intendance.

En 1841, l’Hôtel-Dieu fusionne avec l’Hôpital de la Charité au sein des Hospices Civils de Château-Thierry. Les soins sont effectués à l’Hôtel-Dieu tandis que l’Hôpital de la Charité accueille les vieillards, les infirmes et les enfants trouvés. Vétuste, le bâtiment de l’Hôtel-Dieu est entièrement reconstruit entre 1876 et 1879 par l’architecte Eugène Rouyer dans le style de l’hygiénisme de l’époque. L’établissement peut désormais accueillir 160 lits. Les peintures, objets et meubles de l’ancien Hôtel-Dieu sont entreposés dans les greniers du couvent sous la garde des religieuses. A partir de 1919, les Sœurs Augustines sont remplacées par des religieuses de la Congrégation de l’Enfant-Jésus.

Le « Trésor » est évacué dans les souterrains du Château de Pierrefonds en 1914-1918 et au Château de Laval en 1939-1945. Après la guerre, il revient dans les greniers du couvent du XVIIe s.

La dernière religieuse s’éteint en 1966. L’administration du Centre Hospitalier hérite de ce patrimoine. Le Trésor de l’Hôtel-Dieu est redécouvert en 1973 par Micheline Rapine, Directrice adjointe au Service économique du Centre Hospitalier. Un inventaire est réalisé.

Les services médicaux déménagent en 1978 vers un nouvel hôpital. Désaffecté en 1983, le bâtiment peut être restauré afin de le valoriser. En 1988, des salles d’expositions sont aménagées d’abord par le Centre hospitalier puis par l’Association Arts et Histoire à partir de 1992. Le musée actuel ouvre ses portes en 2010.

Les bâtiments sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1993 pour la chapelle, 2007 pour les façades extérieures du bâtiment hospitalier de 1876-1879 et les façades intérieures et extérieures des bâtiments du XVIIe s.

Lire sa notice dans la Base Mérimée 

Sources :

  • Fascicule Château-Thierry. Le Trésor de l’Hôtel-Dieu. 2012.
  • Les hôpitaux de Picardie du Moyen-Age à la Révolution. Encrage, 2014.

Découverte de l'Hôtel-Dieu de Château-Thierry

Photographies prises lors de la sortie-découverte du 1er juin 2019 
avec nos adhérents.