Montigny-en-Ostrevent - Sanatorium

Sanatorium de Montigny-en-Ostrevent

Les adultes ont souvent rechignés à se faire hospitaliser en sanatorium loin de leur famille. C'est pourquoi quelques projets permettaient aux couples ou aux familles d'être logé près des malades.

En 1904, à Montigny-en-Ostrevent, un sanatorium familial a été construit à l'initiative du Professeur Albert Calmette, Directeur de l'Institut Pasteur de Lille et fondateur de la Ligue du Nord contre la tuberculose. L'architecte Léonce Hainez en dessina les plans dans un style Art nouveau. Il avait déjà dessiné les plans de l'Institut Pasteur de Lille et du dispensaire Emile Roux. Le sanatorium fut inauguré par le Président de la République, Emile Loubet, le 5 octobre 1905.

Il comportait de petits pavillons entourés d'un parc pour les malades tuberculeux et leur famille facilitant ainsi le regroupement familial. Le château Lambrecht, bâti entre 1853 et 1856, se situait sur le terrain du sanatorium, il fut converti en siège de l'Administration. Des bâtiments neufs furent construits pour les tuberculeux. Douze pavillons sont destinés aux malades et à leur famille, chaque pavillon était divisé en deux logements. Deux bâtiments de 26 lits chacun permettaient de loger des célibataires hommes et femmes. Un pavillon, dit Sculfort, abritait les services médicaux et huit chambres d'isolement pour les contagieux. Les constructions, orientées au sud, étaient reparties sur l'ensemble du parc et non alignées. Les galeries de cure d'air étaient disposées en arc de cercle.

Néanmoins, de nombreux dysfonctionnements conduisirent à un changement dans la gestion de l'établissement qui fut confiée en février 1912 à l'Œuvre des sanatoriums populaires de Paris. Etant donné que de nombreux pavillons de familles restaient vacants, il fut décidé que les tuberculeux célibataires y seraient placés, soit trois par logements. La capacité d'accueil des tuberculeux passa à 140 au lieu de 76.

En 1914, le sanatorium est évacué, les Allemands le transforment en hôpital militaire. A leur départ en 1918, ils emmenèrent le matériel médical et le mobilier hospitalier et dynamitèrent les locaux techniques. L'armée anglaise réquisitionna à son tour les locaux.

Suite aux dégâts de la guerre et à la cession de terrains avoisinants à la Compagnie des Mines d'Aniche, ce qui est incompatible avec une activité sanatoriale, la Ligue du Nord renonça à la réouverture du sanatorium. Les terrains furent cédés à la Compagnie des Mines d'Aniche qui transforma les bâtiments en cité ouvrière avec une école, une salle des fêtes, une chapelle et de nouveaux logements pour ses employés.

Onze pavillons des familles ainsi que le pavillon Sculfort ont été rasé dans les années 1980-1990. Les deux bâtiments des célibataires ont été rénovés mais sont méconnaissables par rapport à l'origine. Seul d'un des pavillons des familles est resté intact.

Source :
Laget, Pierre-Louis. Le sanatorium familial de Montigny-en-Ostrevent (Nord) : échec d'une tentative de création d'un établissement antituberculeux modèle, de caractère national. In Situ, n°6. Septembre 2005.

Sanatorium de Montigny-en-Ostrevent
Sanatorium de Montigny-en-Ostrevent